« Nous avons divisé par deux notre consommation de GNR pour implanter nos cultures »
Pour diminuer les coûts, les frères Kübler implantent la majorité de leurs cultures avec le semoir Claydon et sa technique du strip-till.
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Chez Marc et Benjamin Kübler, les charges de mécanisation sont étudiées à la loupe. Installés aujourd’hui sur près de 900 ha dans le Cher et exploitant 200 ha supplémentaires en ETA, les deux frères sont situés en Champagne berrichonne, région aux terres hétérogènes et aux potentiels de rendement parfois limités. « Nous sommes arrivés ici au début des années 1990 sur 250 ha », se souvient Marc, l’aîné. Au fur et à mesure que la surface s’étend, les frères Kübler arrêtent le labour et adoptent massivement le TCS.
En 2019, ils franchissent une nouvelle étape en investissant dans un semoir Claydon. « Nous avons mis près d’un an et demi avant de sauter le pas, confie Benjamin. Le coût d’achat était important et c’était un changement de technique assez radical », insiste-t-il. En effet, avec ce semoir les agriculteurs ont réduit le travail du sol au minimum, c’est-à-dire uniquement sur la ligne de semis, comme pour le strip-till. Cette action est réalisée par le semoir lui-même.
Proche du strip-till
« Avant le Claydon, nous étions en TCS depuis près de 30 ans. Nous réalisions le plus souvent un passage de disques et un autre avec des dents avant de semer. Tout cela ajoutait des heures aux tracteurs et entraînait une consommation de carburant non négligeable, détaille Benjamin. C’est en cherchant à aller plus loin dans la réduction de nos charges que l’on s’est intéressé aux différentes techniques de semis direct. » Les deux agriculteurs se sont alors tournés vers le système de la marque anglaise Claydon.
En adaptant la technique du strip-till aux cultures à faibles écartements, cette solution conserve un léger travail sur la ligne de semis. Pour cela, les éléments du semoir sont composés d’une dent de fissuration qui travaille le sol à une dizaine de centimètres de profondeur. Derrière, une seconde dent implante la culture à la profondeur souhaitée. Ces éléments sont répartis tous les 30 centimètres.
Cependant, les cultures ne sont pas semées avec un si grand écartement. La dent semeuse hérite d’un soc avec une double sortie, cette dernière divise le flux de graines et le répartit sur la largeur du soc. Ainsi les cultures sont implantées par bandes d’environ 10 à 15 cm de largeur, espacées les unes des autres d’une quinzaine de centimètres. « En changeant de technique nous avons constaté plusieurs bénéfices, comme une meilleure vie du sol, que ce soit l’activité microbienne ou le nombre de ver de terre. À cela, il faut ajouter une meilleure portance. On le ressent en sortie d’hiver pour faire nos apports d’engrais notamment. »
Le modèle de semoir retenu est également muni d’une double trémie pour incorporer un second produit au niveau des dents de fissuration. « Tous nos semis sont réalisés avec un apport d’engrais. Nous appliquons 30 unités de phosphore au semis. Celui-ci est enfoui à une dizaine de centimètres sous la semence ». En localisant l’engrais, les exploitants ont réduit leur dose appliquée, qui se montait auparavant à 50 unités.
360 ch pour 6 m
Sur l’exploitation, toutes les cultures, hormis le maïs, sont implantées avec le Claydon, y compris le colza et le tournesol. « Dans un itinéraire classique, nous réalisons deux passages de herse à paille (lire l'encadré) avec une consommation de 1 à 2 l/ha. Ensuite, nous réalisons le semis. C’est le poste le plus tirant avec 7 à 10 l/ha de GNR. Enfin, si les conditions le permettent, tous les semis sont roulés. Ce passage affiche une consommation de l’ordre de 2 l/ha. En tout, nous sommes autour de 16 l/h pour implanter nos cultures. En plus d’avoir divisé par deux cette consommation par rapport à notre ancien système, nous avons diminué les heures de tracteurs. »
Pour l’implantation des 1 000 ha réalisés au Claydon, presque tout est effectué avec deux tracteurs. La herse à paille de 12 m de largeur est attelée à un 250-ch alors que le semoir de 6 m est tiré par un 360-ch. « Et il ne faut pas moins ! », constate Benjamin, même si ce dernier précise que le tracteur était déjà sur la ferme : « On ne l’a pas acheté pour le semoir. »
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